Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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Tivoli, le 15 septembre 1810[1]

I Jean François Boissonade de Fontarabie Jean François Boissonade de Fontarabie
(1774 - 1857)
 
l faut que vous croyiez mon affaire bien mauvaise pour me chercher des protecteurs. Quant à moi, je ne sais ce qui en arrivera, mais je ne ferai assurément aucune réclamation. J'ai peur, si je redemandais mon livre saisi, qu'on ne me saisît moi-même.
Pour votre ami, qui est si bon de s'intéresser à moi, je suis bien fâché de ne pouvoir vous envoyer un exemplaire. On m'en a pris vingt-sept, j'en ai distribué trente, il m'en reste donc trois ; car, comme vous savez, il n'y en avait que soixante ; et ces trois-là sont condamnés à toutes les ratures et biffures que j'y pourrai faire, si l'on réimprime quelque jour cette bagatelle corrigée. Au reste je ne veux point en donner du tout à son Excellence, que je n'ai pas l'honneur de connaître. Remerciez je vous prie, ce bon monsieur de sa bonne volonté. Mais qu'il se garde de me nommer, ni de dire jamais en tels lieux un mot qui ait trait à moi. Je n'aime point que ces gens-là sachent que je suis au monde, parce qu'ils peuvent me faire du mal, et ne me sauraient faire de bien.
Quoi qu'il en soit, je vous admire d'avoir été songer à cela, et surtout d'avoir pu trouver quelqu'un qui voulût dire un mot en ma faveur, comme s'il n'était pas tout visible que jamais je ne serai bon à rien pour personne. Adieu. Souvenez-vous de moi, et gardez-moi toujours cette précieuse amitié.


[1] Sautelet précise « A M. Boissonade, à Paris », Tivoli, le 15 septembre 1810.  Note1

trait

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