Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec Lettre sans mention de Milan - janvier 1809 [Sans mention][1] [Sans mention] de Livourne - 15 décembre 1808 Suiv

Milan, le 7 février 1809

M Cathédrale de Milan Cathédrale de Milan
 
a foi, mon Major, je vous quitte, et c'est à regret en vérité. L'honnêteté n'entre pour rien dans ce que je vous dis là. Je vous regrette tous, mes camarades. J'ai passé avec vous des moments agréables. Cependant, pour avoir du bon temps, je crois qu'il vaut mieux être libre. Le diable s'était mis dans mes affaires en France. Je demande un congé pour aller voir ce qui en était ; on me le refuse. J'avais déjà demandé à passer en Espagne, comptant bien que je pourrais, en allant ou revenant, faire un tour au pays. Ah ! ah ! on ne m'écouta seulement pas. Aujourd'hui c'est ma démission dont je régale Son Excellence, et pour cela je ne crois pas qu'il y ait de difficultés. Vous me devez de l'argent. Quand je dis vous, c'est le régiment. On a reçu sans doute depuis un an mon traitement de la Légion. Avisez, je vous prie, aux moyens de me faire toucher cela ici, vous m'obligerez. Adieu ! major ; adieu, Hazard2, et tous mes camarades connus et inconnus. Adieu, mes amis. Buvez frais, mangez chaud, foutez3 comme vous pourrez ; adieu.


[1] Sautelet précise « A M. Griois, major du 4e régiment d’artillerie à cheval, à Vérone » et donne le 10 mars pour date.  Note1
[2] Hazard, Louis, Henri, Joseph naît le 3 avril 1771 à Lille (Nord).
Élève de l’École de Châlons dans la même promotion que Courier, il passe, le 29 juillet 1793, comme lieutenant en premier à la 21e compagnie d’artillerie à cheval, puis au 4e régiment de même arme. Il fait les campagnes de 1793 au mois de floréal an XI, aux armées du Rhin, de la Moselle, de Rhin-et-Moselle, de Sambre-et-Meuse et d’Italie, et prend part à de nombreux combats.
Capitaine en second au même régiment le 18 floréal an III, il fait partie de l’armée d’Orient depuis le milieu de l’an VI jusqu’à la fin de l’an IX.
Il se trouve à la prise de Malte, aux journées de Chebreiss, des Pyramides, d’Aboukir, d’Héliopolis, de Coraïm, d’Alexandrie, d’El Menayer, du Caire, etc. Il est nommé capitaine en premier le 7 vendémiaire an VII, et chef d’escadron commandant l’artillerie formée en Égypte la même année.
Rentré en France après la capitulation d’Alexandrie, et employé en l’an XI, il devient major du 4e d’artillerie à cheval le 3 prairial de cette année.
En l’an XII et en l’an XIII, il commanda l’artillerie de la division de cavalerie du 7e corps d’armée des côtes de l’Océan, reçoit la décoration de la Légion d’Honneur le 4 germinal an XII (24 mars 1804), resta à la même armée en 1805 et une partie de 1806. E, 1807, il sert en Italie 1807.
Il se distingue au passage de l’Adige, aux affaires de Caldiéro, de Vicence et du Tagliamento, passe comme chef d’état-major de l’artillerie au 7e corps de l’armée d’Espagne, et y reste depuis 1808 jusqu’en 1813.
Officier de la Légion d’Honneur le 15 décembre 1808, il assiste au siège de Rosés, de Girone, de Figuières, aux affaires de Carladen, de Moteni del Rei, de Wals, etc., et obtient le grade de colonel le 14 mars 1811.
Désigné le 21 du même mois, pour commander le 5e régiment d’artillerie à pied, il continue cependant à être employé au 78e corps de l’armée d’Espagne jusqu’au 21 janvier 1814, époque à laquelle Napoléon le nomme directeur du parc d’artillerie de Lyon.
Mis en non-activité après la rentrée des Bourbons, et créé chevalier de Saint-Louis le 13 février 1814, il est placé dans le cadre des officiers en non-activité au licenciement de l’armée, et retraité le 20 février 1820.
Il meurt en 1856.  Note2
[3] Sautelet écrit : « Faites l'amour ».  Note3

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