Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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A Monsieur Courier Ce 29 octobre 1812.
Hôtel d’Angleterre
A Blois


Pierre_francois_real.jpg Pierre François Real, conseiller d'état
par Charles Willson Peale 


J ’ai reçu à quatre heures votre lettre, mon cher Courier. Après mon dîner j’ai été chez M. Leduc à qui j’ai fait lire votre lettre. Il a paru désirer que je voie M. Clavier en sortant de chez lui. J’ai pris une voiture et m’y suis fait conduire. M. Clavier répondra de vous à la police[1]. En rentrant, j’ai écrit à M. Leduc que M. Clavier se rendrait chez moi à midi, qu’il voulût bien s’y rendre. Ce matin à huit heures M. Leduc est venu me rendre compte de ce qu’il avait fait. Il revenait de chez M. Réal, Conseiller d’État chargé de votre division, on doit écrire aujourd’hui pour qu’on vous rende votre liberté. M. Leduc doit vous écrire aussi. Il m’a promis de se rendre à midi afin d’aller avec M. Clavier chez M. Réal qui est prévenu qu’il doit aller le voir. Vous voyez que je n’ai point perdu de temps, j’espère que vous recevrez en même temps que ma lettre l’ordre de quitter Blois et d’aller revoir vos dieux pénates.
Adieu mon cher, écrivez-moi que vous êtes libre, et suis votre affectionné cousine.

f.[emme] Marchand


[1] Après l’incarcération de Malet et de ses complices Lahorie, Guidal et Soulier et leurs comparses, tous les déplacements des militaires étaient surveillés de près. Venant de Paris pour se rendre à Tours, en passant à Blois, Courier fut arrêté le 26 octobre pour défaut de passeport et immobilisé pendant plusieurs jours. Malcontent, il se tourna vers sa cousine Marchand pour obtenir que son vieil ami Sigismond Viollet-le-Duc, oncle du futur architecte et secrétaire du maréchal Duroc, le fasse libérer. Pendant ce temps, le préfet du Loir-et-Cher attendait les directives du préfet de police de Paris, le baron Pasquier.  Note1

trait

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