Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec Sans mention de Rome le 22 octobre 1810 De M. Clavier Du docteur Bosquillon de Paris le 25 octobre 1810 Suiv

A Monsieur
Monsieur Clavier
Membre de la Légion d’honneur
Poste restante
à Rome Paris, le 23 octobre 1810.

J Esope Esope
 
’ai bien reçu, mon cher Courier, les deux exemplaires de Longus, et j’en ai remis un à M. Coray. M. Bosquillon a aussi reçu le sien. Nous avons également eu votre lettre[1] qui répond très bien aux calomnies de d. Furia. Nous n’en avions pas eu besoin pour prendre votre défense, Visconti s’est même très bien prononcé ; mais les Italiens en général ont employé toutes leur astuce pour vous nuire, et ils ont réussi à obtenir qu’on défendît aux journaux de parler de votre Longus ; mais je vais travailler à faire révoquer cet ordre.
Piranèse n’est pas encore parti, il est probable que j’aurai encore le temps de joindre au paquet un exemplaire des fables d’Ésope, nouvelle édition donnée par M. Coray qui a rassemblé dans un volume in-8° toutes les collections précédentes, même celle de Furia qui ne s’est pas aperçu que les fables qu’il publiait étaient pour la plupart en vers cholïambes[2]. Je vous serais fort obligé de me faire chercher à Rome, un ouvrage intitulé Symboliœ litterariœ, opuscula varia philologica etc. (édit. Ab. Ant. Franç. Gori) Decas secunda Romœ, Nic et M. Palearini 1751 et seqq. 8°, 10 volumes. Je n’ai besoin que des quatre derniers volumes, mais comme il n’est guère probable que vous les trouviez séparément, je vous prie de m’acheter le tout, broché, et vous m’enverrez par la première occasion que vous trouverez les quatre volumes dont j’ai besoin, vous garderez les autres pour en faire ce qu’il vous plaira. Je remettrai ce qu’il vous en aura coûté à Mme Marchand.
Vous ferez bien de chercher à faire parvenir en Allemagne quelques exemplaires de votre lettre, Furia y a répandu ses calomnies con furia, et comme on y réimprimera sans doute votre Longus, il est bon qu’on connaisse votre justification. Si vous pouvez m’en faire parvenir quelques-unes, je pourrais trouver occasion d’en envoyer.
Ma femme se porte bien, elle me charge de vous dire beaucoup de choses.


Clavier


[1] La Lettre à M. Renouard.  Note1
[2] Cholïambe : Sorte de vers ïambique grec ou latin qui a un ïambe (pied composé de deux syllabes, une brève et une longue) au 5e pied et un spondée (pied de deux syllabes longues) au 6e.  Note2

trait

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