Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
photo1 photo2
 
prec Lettre à M. Klewanski du 4 décembre 1798 A M. Klewanski Lettre à M. Klewanski du 28 mars 1799 Suiv

Rome, le 8 janvier 1799.

Monsieur,

Campagne d'Italie
Campagne d'Italie
A près vous avoir annoncé que je m'arrêterais à Lyon premièrement, comme on me l’avait fait espérer, puis à Milan, je vous écris de Rome encore tout étourdi de me voir lancé si loin de l'heureux pays où vos lettres pouvaient me parvenir en huit jours. Je ne sais comment cela s'est fait, mais me voilà décidément redevenu soldat, par conséquent sine sede, vivant à la mode des Scythes, quorum plaustra vaga rite trahunt domos1, et pour avoir de vos lettres, qui me sont devenues nécessaires depuis que vous m'en avez fait goûter d'une si bonne, je me trouve un peu embarrassé à vous donner mon adresse, car nous autres conquérants emportés par la victoire, nous ne savons guère aujourd'hui où nous serons ni si nous serons demain. En cherchant la gloire, nous trouvons la Mort. Je m'arrête tout court sur cette phrase, car je sens qu'un pareil stylé m'emporterait haut et loin. N'allez pas conclure de tout ceci que ce n'est pas la peine d'écrire à des gens dont l'existence même est toujours douteuse, et sans vous inquiéter si je suis des Morts ou des Vivants, adressez-moi bientôt une lettre dans ce monde-ci au quartier général de l'armée de Rome, et comptez que si l’on ne me donne point d'autre emploi que celui que j'exerce, elle me trouvera bien sain, et me fera bien aise.
Entrée de Napoléon à Milan
Entrée de Napoléon à Milan
Ce laurier qu'Horace appelle morte venalem2 est ici à meilleur marché. Ceux dont se charge ma tête ne me coûtent guère je vous assure. J'en prends maintenant à mon aise, et je laisse fuir les Napolitains, qui sont, à l'heure où je vous écris, dé l'autre côté de Garigliano3 ; je ne fais pas tant de chemin pour trouver des ennemis, et ceux-là ne valent pas la peine qu'on coure après eux. Vous aurez vu sans doute dans les papiers publics l'histoire de leur déconfiture. Je m'en tais donc ici, de crainte de pis faire4. Ce que je pourrais vous en apprendre, bon à dire sous les peupliers qui bordent votre canal5, ne vaut rien à mettre dans une lettre.
Par une raison semblable, je ne vous dirai rien de Lyon, où j'ai passé deux semaines sans plaisirs et sans peines, bonnes, par conséquent, selon les stoïques, mauvaises au dire d'Épicure.
Milan est devenu réellement la capitale de l'Italie depuis que les Français y sont maîtres. C'est à présent, delà les monts, la seule ville où l'on trouve du pain cuit et des femmes françaises, c'est-à-dire nues, car toutes les-Italiennes sont vêtues, même l'hiver, mode contraire à celle de Paris. Quand nos troupes vinrent- en Italie, ceux qui usèrent sans précaution des femmes et du pain du pays, s'en trouvèrent très-mal. Les uns crevaient d'indigestion, les-autres coulaient des jours fort désagréables (expression que me fournit bien à propos le style moderne) :

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient poivrés,6

Alexandre Edme, baron Méchin
Alexandre Edme, baron Méchin (1772-1849)
comme les animaux de La Fontaine, ce que voyant, la plupart des nôtres prirent le parti de s'accommoder aux usages du pays ; mais ceux qui n'ont pu s'y faire, et auxquels il faut encore des tétons et de la croupe (passez-moi l’expression et rappelez-vous bien que charta non erubescit7, selon Cicéron, qui en écrivait-de bonnes), ceux-là donc font venir de France des femmes et des boulangers. Voilà comment et pourquoi madame Méchin passa les Alpes. Sachez, Monsieur, que madame Méchin est la femme d'un commissaire envoyé par le gouvernement à Malte, où il n'a pu aller8 ; mais ce qu'il eût fait à Malte, il le fait ici, de même que sa femme, qui est sans contredit la plus jolie de toute l'armée. Tous deux écorchent l'italien, comme disait Mazarin, mais de différentes manières : Illa glubit magnanimos Remi nepotes9 ; le mari est agent des finances de l'armée française, charge de l'invention de Bonaparte, mais changée depuis son règne, en ce qu'elle dépend peu de ses successeurs, bien moins puissants que lui. La dame fut prise à Viterbe lors de la retraite des Français, et reprise avec la place. Il y a dans son histoire quelque chose de celle d'Hélène, peut-être dans sa personne, mais plus sûrement dans le rôle que joue son mari qui est un plaisant Ménélas, court, lourd et sourd, d'ailleurs ébloui, on peut même dire aveuglé par les charmes de la princesse. Puisque me voilà sur cet article, Mme Pepe est dans le petit nombre des femmes françaises qui voient ici un très petit-nombre de maisons romaines, la seconde pour la beauté, la première à d'autres égards. Elle donne tout à fait dans le bel esprit et veut passer pour connaisseuse en peinture et en musique. Vient ensuite Mme Bassal, femme d'un consul, non romain mais français ; tout cela se rassemble avec beaucoup d'hommes chez les princesses Borghèse et Santa Croce et chez la duchesse de Lante. Joignez-y une marquise de Cera (maison piémontaise), figure très agréable gâtée par des mines et des airs d'enfant qui ont pu plaire en elle à seize, ans, et il y a seize ans.
Pauline Bonaparte princesse Borghese
Pauline Bonaparte princesse Borghese
Je voudrais, au reste, pouvoir vous donner une idée de ces cercles, ou être sûr que ce tableau vous intéresserait. Mais vous en parler sérieusement, cela vous ennuierait, et pour vous le peindre en ridicule, c'est trop dégoûtant. Quelques grands seigneurs d'Italie qui prêtent leurs maisons et qui font, pour bien vivre avec les Français, des bassesses souvent inutiles, sont des gens ou mécontents des gouvernements que nous avons détruits, ou forcés par les circonstances à paraître aimer le chaos qui les remplace, ou assez ennemis de leur propre pays pour nous aider à le déchirer, et se jeter sur les lambeaux que nous leur .abandonnons. Tels sont à Milan les Serbelloni10, ici les Borghèse et les Santa-Croce. La princesse de ce nom, formosissima mulier11, femme connue de tous ceux qui ont voulu la connaître, et beaucoup au-dessous de sa réputation, du .moins quant à l'esprit, a lancé son fils dans les troupes françaises. Il s'est fait blesser, et le voilà digne d'être adjudant général12. Les deux Borghèse, qui ont acheté moins cher des honneurs à peu près pareils, sont deux polissons incapables d'être jamais des laquais supportables, aussi maladroits que plats et grossiers dans les flatteries qu'ils prodiguent à des gens qui les méprisent.
Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé13
J'ai pourtant trouvé ici une connaissance fort agréable, et cela sans recommandation, chose difficile à un Français. Un jour que j'étais allé voir, seul, ce qui reste du musée et de la bibliothèque du Vatican, j'y trouvai l'abbé Marini, autrefois archiviste, ou garde des Archives, de la Chambre apostolique, homme assez savant dans les langues anciennes, mais surtout fort versé dans la science des inscriptions, dont il a publié des ouvrages estimés ; son nom que j'entendis prononcer me faisant soupçonner ce qu'il pouvait être (car j'avais vu ses ouvrages cités dans je ne sais quelle préface latine d'un auteur allemand), je me décidai à l'aborder. Il se trouva heureusement qu'il parlait assez français, il me répondit avec honnêteté et après une conversation de quelques minutes me conduisit chez lui où je trouvai une bibliothèque excellente dont je dispose à présent, un cabinet d'antiquités, force tableaux, dessins, estampes, cartes, etc. Je suis aujourd'hui de ses intimes et comme dit Sénèque, primoe admissionis14, ce qui contribue surtout à me rendre agréable le séjour de Rome. Il m'a prêté, outre ses livres, je veux dire ceux qu'il a composés auxquels je n'entends pas grand chose, d'autres dont j'avais besoin pour-me remettre un peu de la fatigue des conversazioni franco-italiennes, et m'a conté différentes choses assez curieuses de plusieurs personnages célèbres qu'il a vus de près. Car il a été fort considéré de plusieurs ministres, cardinaux et autres puissances d'alors et même il passe pour avoir eu quelque crédit auprès des deux derniers papes. Je regrette de ne pouvoir ou de n'oser mettre ici tout ce qu'il m'a dit de l'abbé Maury qu'il a bien connu et jugé. Mais forsan et haec olim meminisse juvabit15, si le ciel accorde à mes prières de vous revoir quelque jour. En attendant, soyez témoin des premiers pas que je fais guidé par lui dans les ténèbres des anciennes inscriptions, où bien loin de porter la lumière, j'obscurcis ce qui paraissait clair, ou pour mieux dire je m'aperçois que ceux qui pensaient m'éclairer ne voient goutte eux-mêmes. Regardez, s'il vous plaît, l'inscription que j'encadre ici comme un véritable et studieux antiquaire que je suis.

AP. CLAVDIVS. AP. F. AP. N. AP. PRN.
PVLCHER. Q. QVAE PR.

L'abbé Maury
L'abbé Maury
Elle se trouve à la villa Borghèse sur un beau vase d'albâtre ; les abréviations qu'elle renferme m'étant toutes connues, hors une, par les suscriptions en usage dans les lettres de Cicéron, je crus que celle que j'ignorais me serait facilement expliquée par mon oracle l'abbé Marini. Mais quand je la lui présentai, copiée bien exactement, il demeura stupide16 comme le Cinna de Corneille. Cependant, après quelques réflexions il courut à ses livres, et me montra la même inscription écrite tout différemment dans Winckelmann et d'autres auteurs qui l'ont publiée. La différence consiste en ce qu’après le mot pulcher, ils écrivent en toutes lettres quaesitor et expliquent ainsi le tout : Appius Claudius, Appii filius, Appii Nepos, Appii Pronepos, Pulcher Quaestor, Quaesitor Praetor17 . Voilà ce qu'ils ont imaginé pour se tirer sans qu'il y parût de l'embarras où les jetait ce Q. Ce Q met à la torture l'esprit de mon abbé. J'ai su lui préparer des travaux et des veilles18. Il cherche, il rêve, il feuillette ses livres, dentibus infrendens19. Ne puis-je pas m'appliquer ce que disait Cicéron (conturbavi graecam gentem20), ayant proposé et même je crois aux antiquaires de son temps, quelque noeud qu'ils ne pouvaient soudre21. Pour moi, je vous l'avoue avec quelque pudeur22, j'ai assez pris goût à cette science, qui est une espèce de divination, et en style sentimental, je pourrais vous dire que je me plais parmi les tombeaux.
Dites à ceux qui veulent voir Rome qu'ils se hâtent, car chaque jour le fer du soldat et la serre des agents français flétrissent ses beautés naturelles et la dépouillent de sa parure. Permis à vous, Monsieur, qui êtes accoutumé au langage naturel et noble de l'antiquité, de trouver ces expressions trop fleuries ou même trop fardées, mais je n'en sais pas d'assez tristes pour vous peindre l'état de délabrement, de misère et d'opprobre où est tombée cette pauvre Rome que vous avez vue si pompeuse et de laquelle à présent on détruit jusques aux ruines. On s'y rendait autrefois, comme vous savez, de tous les pays du monde. Combien d'étrangers qui n'y étaient venus que pour un hiver y ont passé toute leur vie ? Maintenant il n'y reste que ceux qui n'ont pu fuir, ou qui, le poignard à la main, cherchent encore dans les haillons d'un peuple mourant de faim quelque pièce échappée à tant d'extorsions et de rapines. Les détails ne finiraient pas et d'ailleurs, dans plus d'un sens il ne faut pas tout vous dire. Mais par le coin du tableau dont je vous crayonne un trait, vous jugerez aisément du reste. Le pain n'est plus au rang des choses qui se vendent ici, chacun garde pour soi ce qu'il en peut avoir au péril de sa vie. Vous savez le mot panem et circenses ; ils se passent aujourd'hui de tous les deux et de bien d'autres choses. Tout homme qui n'est ni commissaire, ni général ni, valet ou courtisan des uns ou des autres, ne peut manger un oeuf. Toutes les denrées les plus nécessaires à la vie sont également inaccessibles aux Romains, tandis que plusieurs Français, non des plus huppés, tiennent table ouverte à tous venants. Allez ! nous vengeons bien l'univers vaincu.
Villa Borghèse
Villa Borghèse
Les monuments -de Rome ne sont guère mieux traités que le peuple. La colonne Trajane est cependant à peu près telle que vous l'avez vue et nos curieux qui n'estiment que ce qu'on peut emporter et vendre, n'y font heureusement aucune attention. D'ailleurs les bas-reliefs dont elle est ornée sont hors de la portée du sabre et pourront par conséquent être conservés. Il n'en est pas de même des sculptures de la villa Borghèse et de la villa Pamphili, qui présentent de tous côtés des-figures semblables au Deiphobos23 de Virgile. Je pleure encore un joli Hermès enfant que j'ai vu dans son entier, vêtu et encapuchonné d'une peau de lion et portant sur son épaule une petite massue. C'était comme vous voyez, un Cupidon dérobant les armes d'Hercule, morceau d'un travail exquis et grec si je ne me trompe. Il n'en reste que la base sur laquelle j'ai écrit avec un crayon : Lugete, Veneres Cupidinesque24, et les morceaux dispersés qui feraient mourir de douleur Mengs et Winckelmann, s'ils avaient eu le malheur de vivre assez longtemps pour voir ce spectacle. Tout ce qui était aux Chartreux, à la villa Albani, chez les Farnèse, les Honesti, au muséum Clémentin25, au Capitole est emporté, pillé, perdu ou vendu. Les Anglais en ont eu leur part et des commissaires français soupçonnés de ce commerce, sont arrêtés ici. Mais cette affaire n'aura pas de suites. Des soldats qui sont entrés dans la bibliothèque du Vatican ont détruit, entre autres raretés, le fameux Térence du Bembo26, manuscrit, des plus estimés, pour avoir quelques dorures dont il était orné. Vénus de la villa Borghèse a été blessée à la main par quelques descendants de Diomède, et l'Hermaphrodite (immane nefas27 !) a un pied brisé.
Voulez-vous bien vous charger de mille choses pour M. Suan que vous voyez sûrement.


[1] Sans siège – c’est-à-dire sans domicile fixe – vivant à la mode des Scythes dont des chars errants emportent leurs demeures (Horace, Odes, III, XXIV, 10).  Note1
[2] Qui s’achète par la mort.  Note2
[3] Quand Courier arriva à Rome, le général Championnet, au prix d’une fine stratégie, venait d’écraser l’armée napolitaine qui avait cru pouvoir en chasser les Français.  Note3
[4] Citation imitée des Contes et nouvelles de La Fontaine, dans Joconde :
Je m'en tais donc aussi, de crainte de pis faire.  Note4
[5] Le canal du Midi qui traverse Toulouse.  Note5
[6] Tirée de la fable les Animaux malades de la Peste (L, VII, 1), la citation exacte est :
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés…  Note6
[7] Le papier ne rougit pas.  Note7
[8] Méchin avait été nommé commissaire français de l’île de Malte mais n’avait pu rejoindre son poste, la flotte anglaise croisant dans les eaux méditerranéennes.  Note8
[9] Elle écorce (au sens équivoque du terme) les descendants du magnanime Remus (Catulle, LVIII, 5).  Note9
[10] Le duc Gian Galeazzo Serbelloni avait exercé en 1796 la fonction de président de la république cisalpine.  Note10
[11] Une très belle femme.  Note11
[12] Le fils de la princesse s’engagea dans les troupes françaises au moment où l’armée napolitaine constituait une imminente menace. Il fut blessé à la bataille d’Otricoli remportée le 5 janvier 1799 par Macdonald.  Note12
[13] Corneille, Cinna, Acte V, Scène. 1.  Note13
[14] Parmi les premiers admis.  Note14
[15] Peut-être même un jour vous plaira-t-il d’évoquer ces souvenirs… (Virgile, Enéide 1, 203)  Note15
[16] […]Je demeure stupide ;
Non que votre colère ou la mort m’intimide.
(Corneille, Cinna, acte V, scène 1.)  Note16
[17] Appius Claudius, fils d’Appius, neveu d’Appius, petit-neveu d’Appius, illustre questeur, juge, prêteur.  Note17
[18] J’ai su lui préparer des craintes et des veilles.
Et le bruit en ira bientôt à ses oreilles.
(Racine, Bajazet, acte I, scène 1)  Note18
[19] En grinçant des dents. (Virgile, Enéide, VIII, 203)  Note19
[20] J’ai troublé le peuple grec.  Note20
[21] Soudre, issu de solvere, littéralement. « délier » c’est-à-dire « trouver la solution ». Ce verbe n’existe plus guère qu’à l’infinitif.  Note21
[22] Moi-même (je l’avoue avec quelque pudeur),
Charmé de mon pouvoir, et plein de ma grandeur…
(Racine, Iphigénie, acte I, scène 1)  Note22
[23] A la mort de son frère Pâris et malgré les protestations de son autre frère Hélénos, Deiphobos épousa Hélène. Il fut tué et mutilé par Ménélas, lors du sac de la ville de Troie. Plus tard, Énée rendra à sa dépouille les honneurs funèbres et lui élèvera un tombeau au cap Rhoeteum, non loin de l'Hellespont.  Note23
[24] Vers de Catulle tiré de Carmen, III et qu’on peut traduire par « Lamentez-vous, Cupidons et Vénus ».  Note24
[25] Le musée Clementino a été fondé sous les papes Clément XIV (1769-1774) et Pie VI (1775-1799) pour accueillir les plus importants chefs-d’œuvre grecs et romains conservés au Vatican.  Note25
[26] Écrivain italien né le 20 mai 1470 à Venise et mort le 18 janvier 1547 à Rome. De culture humaniste, il eut une carrière de courtisan qu’il conjugua aux dignités ecclésiastiques. Correspondant d'Érasme, ami de l'Arioste et de Castiglione, protégé par Lucrèce Borgia et Isabelle d'Este, secrétaire de Léon X, il sera nommé cardinal en 1539 par Paul III. Courier se trompe en disant que le Terence est détruit ; il existe toujours.  Note26
[27] Monstrueux forfait.  Note27

trait

prec Lettre à M. Klewanski du 4 décembre 1798 Home
Début
Lettre à M. Klewanski du 28 mars 1799 Suiv