Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec [Sans mention] - juin 1807 [sans mention]1 [Sans mention] - 29 juin 1807 Suiv

Naples, le 25 juin 1807

Monsieur,

Général François Louis Dedon DuclosGénéral François Louis Dedon Duclos L a supériorité du grade ne dispense pas des procédés ; de ceux-là surtout qui tiennent à l'équité naturelle ; les vôtres à mon égard ne sont plus d'un chef, mais d'un ennemi. Je vous croyais prévenu contre moi, et vous ai donné des éclaircissements qui devaient vous satisfaire. Maintenant je vois votre haine, et j'en devine les motifs ; je vois le piège que vous m'avez tendu en me chargeant d'une commission où je ne pouvais presque éviter de me compromettre. Vous commencez par me punir ; vous m'ôtez la liberté, pour que rien ne vous empêche de me dénoncer au roi, et de prévenir contre moi le public. Ensuite vous me citez à votre propre tribunal, où vous voulez être à la fois mon accusateur et mon juge, et me condamner sans m'entendre, sans me nommer mes dénonciateurs, ni produire aucune preuve de ce qu'on avance contre moi. Vous savez trop combien il me serait facile de confondre les impostures de vos vils espions. Vous pouvez réussir à me perdre ; mais peut-être trouverai-je qui m'écoutera malgré vous. Quoi qu'il arrive, n'espérez pas trouver en moi une victime muette. Je saurai rendre la lâcheté de votre conduite aussi publique dans cette affaire qu'elle l'a déjà été ailleurs.

[Nota : Vingt copies de cette lettre furent distribuées dans l'armée.]


[1] Sautelet indique : « A M. le général Dedon, commandant l’artillerie. »  Note1

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