Paul-Louis Courier

Epistológrafo, libelista, helenista
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prec [Sans mention] de Livourne - 13 septembre 1808 A M. Chaban
Commissaire du gouvernement à Florence1
A M. Del Furia - 1er octobre 1808 Suiv

Livourne le 30 septembre 1808


Monsieur,

A Bibliothèque de la Badia à Florence Bibliothèque de la Badia à Florence
 
Les ordres que j'ai reçus m'ont obligé de partir si précipitamment, que j'eus à peine le temps de porter chez vous ma carte, à une heure où je ne pouvais espérer de vous parler2, manière de prendre congé de vous bien contraire à mes projets. Car, après les marques de bonté dont vous m'avez honoré, j'avais dessein3 de vous faire ma cour et de profiter des dispositions favorables où je vous voyais pouf rassembler et sauver ce qui se peut encore trouver dans vos bibliothèques de moines. Mais puisque mon service m'empêche de partager cette bonne oeuvre, je veux au moins y contribuer par mes prières. Je vous conjure donc de vouloir bien ordonner que tous les manuscrits de l’Abbaye3 soient transportés à la Bibliothèque de Saint-Laurent, et qu’on5 cherche ceux qui manquent d'après le catalogue existant. J’ai reconnu dernièrement6 que déjà quelques-uns des plus importants ont7 disparu. Mais il sera facile d'en trouver des traces et d'empêcher que ces monuments ne passent à l'étranger qui en est avide, ou même ne périssent dans les mains de ceux qui les recèlent, comme il est arrivé souvent.
C'est le zèle de l'antiquité qui m'engage, Monsieur, à vous présenter cette humble requête. Je souhaite fort, je l'avoue, attirer votre attention sur ces objets que la multitude des affaires vous peut faire perdre de vue. Songez qu'avec deux lignes vous allez conserver les titres de noblesse des Grecs et des Romains, et vous attirer les bénédictions de tout ce qu'il y aura jamais d'antiquaires et d'érudits dans tous les siècles des siècles.


[1] Environ neuf mois plus tôt, le 20 décembre 1807, Courier avait visité la bibliothèque de l’Abbaye avec Akerblad. Courier fait allusion à cette commune visite dans sa lettre à M. Reynouard. Les deux amis eurent tout loisir d’admirer la merveilleuse collection d’ouvrages en possession des moines. Akerblad resté à Florence retourna seul à la bibliothèque ; il s’aperçut de plusieurs manques. Il implora en Courier, l’érudit et le militaire pour sauver le trésor de la Badia. On aura intérêt à relire notre introduction à la lettre à M. Renouard, libraire.  Note1
[2] Sautelet écrit : « trouver ».  Note2
[3] Sautelet écrit : « j’étais dans le dessein ».  Note3
[4] Sautelet écrit : « la Badia ».  Note4
[5] Sautelet écrit : « que l’on ».  Note5
[6] Sautelet écrit : « J’ai reconnu il y a peu de temps ».  Note6
[7] Sautelet écrit : « avaient ».  Note7

trait

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