Paul-Louis Courier

Epistológrafo, libelista, helenista
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prec [Sans mention] de Livourne - 15 décembre 1808 [Sans mention][1] [Sans mention] de Milan - janvier 1809 Suiv

Livourne, ... 1808


J Armes de Joseph Gabriel Aubry, baron d'Arencey Armes de Joseph Gabriel Aubry, baron d'Arencey
 
e vous renvoie, mon Général, la lettre de M. Privat. Je suis fâché que vous ayez appris par cette voie une chose dont je devais vous instruire, comme je l’aurais fait si je n’eusse craint de nuire par ce rapport à un officier que je savais déjà mal noté dans votre esprit. Si ce motif ne me justifie pas relativement au service, il m’excuse du moins moralement.
Depuis longtemps le capitaine Boyer voyait avec peine, sans cependant m’en rien témoigner, son fourrier venir travailler au bureau de la sous-direction. Plusieurs fois il avait tenté de l’engager à s’y refuser. Vous dire toutes les marques de sa mauvaise humeur qui parut en mille rencontres, quoiqu’il ne s’expliquât jamais ouvertement avec moi, ce serait un long récit que je ne crois pas nécessaire. Un jour enfin le fourrier ne vint point. Je le fis mettre en prison et sa punition finie, il me refusa en face de faire aucun autre service que celui de sa compagnie. M. Boyer que je fis appeler m’allégua d’abord quelques raisons tendant à justifier le refus du fourrier, puis la violence de son caractère ne lui permettant plus de se contraindre, il me déclara nettement que cet homme n’avait rien fait que par son ordre, qu’il ne pouvait s’en passer, et qu’il ne souffrirait pas qu’on lui enlevât davantage.
Je remarquais depuis quelque temps dans toute cette compagnie un air de mécontentement qui ne pouvait être qu’une suite de celui du capitaine. Je savais aussi les conséquences que peut avoir un pareil exemple et combien il importe d’arrêter dans leur principe les désordres de cette espèce. Ce fut ce qui me détermina à mettre M. Boyer aux arrêts de rigueur je fis prendre son épée et ordonnai deux factionnaires pour le garder à vue. Les arrêts simples ne suffisaient pas et je n’aurais pu rien faire de cette compagnie, tant qu’il y aurait conservé le commandement. Tout est rentré dans le devoir. C’était ce que j’attendais pour mettre en liberté le capitaine Boyer ; mais puisque vous voilà instruit, mon Général, faites-moi passer, je vous prie, vos ordres à ce sujet.


[1] Il est plausible que cette lettre ait le général Darancey pour destinataire.  Note1

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