Paul-Louis Courier

Epistológrafo, libelista, helenista
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prec Sans mention de Tivoli le 15 septembre 1810 A M. de Sirmiane, Comte de Tournon
Préfet de Rome
du comte de Tournon au comte de Portalis le 26 septembre 1810 Suiv

Rome, le 25 septembre 1810

Monsieur

V Joseph-Marie Portalis Joseph-Marie Portalis (1778 - 1858)
 
oici ma réponse aux demandes de monsieur le Directeur de la librairie[1].
J'ai trouvé dans un manuscrit à Florence un morceau inédit de Longus , et, en le copiant, j'ai fait à l'original une tache d'encre qui couvre environ une vingtaine de mots. J'ai donné au public d'abord ce fragment en trois langues, ensuite tout le texte de Longus revu sur les manuscrits de Rome et de Florence. On ne peut arrêter la vente de ce livre, parce qu'il ne se vend point. J'en ai fait tirer cinquante exemplaires, c'est-à-dire quatre fois plus qu'il n'y a de gens en état de le lire. Je le donne aux savants et aux bibliothèques publiques. Je n'en ai point envoyé à la Laurenziana de Florence, parce que cette bibliothèque ne contient que des manuscrits.
Au reste je ne prétends sur ce fragment trouvé par moi, ni sur aucun livre aucun droit de propriété. Chacun peut le réimprimer. Il me reste vingt exemplaires de mon édition grecque qu'on peut saisir comme on a fait de ma traduction à Florence ; je n'y aurai nul regret et n'en ferai nulle réclamation.
M. le Directeur peut apprendre des libraires et des savants de Paris que je m'occupe de ces études uniquement pour mon plaisir, que je n'y attache aucune importance et n'en tire jamais le moindre profit. Ma coutume est de donner mes griffonnages aux libraires qui les impriment à leurs périls et fortunes, et tout ce que j'exige d'eux c'est de n'y pas mettre mon nom ; mais cette fois j'ai cru devoir faire moi-même les frais de l'impression, ayant appris que quelques gens, assez méprisables, m'accusaient de spéculation dans l'affaire de la tache d'encre ; et je pensais qu'on pourrait bien se moquer de moi d'employer ainsi mon loisir et mon argent, mais non pas en faire un sujet de persécution.


[1] Il s’agit de Portalis. Cf. lettre du 12 septembre 1810.  Note1

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