Paul-Louis Courier

Cronista, panflettista, polemista
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prec Lettre à [Sans mention] Vous vous moquez de moi… - 1805 A M. Costolier1 A M. Leduc Aîné - 1805 Suiv

…novembre 1805

Vivandières M on cher Costolier, comme vous avez soin de mon cheval, j'ai soin ici de votre maîtresse. Peu après que vous fûtes parti (bien malgré moi ; je fis ce que je pouvais pour l'empêcher, mais on le voulait), peu après, il y eut ordre à toutes les femmes de quitter l'armée, de s'en aller comme elles pourraient2. Le général dit qu'il n'en veut plus. Il renvoie la sienne. Cent cinquante se sont embarquées à Bari sur d'assez mauvais bâtiments. Le diable sait ce qu'elles vont devenir. J'ai fait rester votre Julie en qualité de vivandière. Elle marche avec nous. Je vois qu'on rôde autour d'elle. Ma foi elle ne se laisse pas ferrer à tout le monde. Elle vous aime et aussi toutes les femmes ne sont pas p… quoiqu'on en dise.
Ce n'est pas la peine de faire faire une housse à mon cheval. Il ira bien tout nu. Faites-lui faire plutôt un mors comme celui de ma jument grise par notre éperonnier, qui va venir vous joindre. Qu'on le mène par la longe, mon cheval s'entend.
Donnez-lui un peu de foin, de l’orge plutôt que de l'avoine, et du chiendent partout où vous en trouverez. Adieu.


[1] Maréchal des logis du 1er régiment d’artillerie à cheval.  Note1
[2] Il s’agissait de réactiver l’interdiction décrétée par la Convention en 1793, laquelle interdisait aux femmes de suivre les armées à l’exception des vivandières et des blanchisseuses.  Note2

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