Paul-Louis Courier

Cronista, panflettista, polemista
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prec De M. Clavier le 28 septembre 1810 De M. Boissonade Sans mention de Rome le 7 octobre 1810 Suiv

MonsieurParis, rue Hautefeuille 35
Monsieur Courier5 octobre 1810
à Rome

V Philippe Petit-Radel Philippe Petit-Radel (1749 - 1815)
 
otre beau, votre rare, votre excellent volume m’est arrivé, il y a peu de jours. Je ne sais combien de remerciements il faut vous faire pour ce cadeau inestimable ; je vous en fais un million, et encore n’est-ce guère. Je n’ai lu encore que la préface très élégante et les premières pages ; et j'aurais attendu à vous en parler que je fusse plus avancé, s'il n'était de la plus haute importance que je vous instruise avant tout de ce que j'ai appris hier.
La Gazette de France ayant annoncé votre découverte, il y a bien deux ou trois mois, M. Renouard ayant imprimé et distribué la brochure que vous connaissez sans doute ; M. Petit-Radel[1] ayant fait annoncer qu’il avait traduit en vers latins votre fragment ; j'ai cru ne pouvoir me dispenser en rendant compte du Longus de ce médecin, de parler de votre traduction et d'en citer quelques passages. L’article fait il y a deux mois n’a paru qu’il y a quelques jours.2 Hier, après deux ou trois visites d’un des chefs de la direction de la librairie venu chez moi sans me trouver, je suis allé le chercher à son bureau3 ; il m'a demandé de qui je tenais l'exemplaire de votre Longus, je lui ai dit que c'était de vous ; - Par quelle voie ? - que je n'en savais rien. Et cela est vrai. Comme cet employé est un fort galant homme que je connais un peu, nous avons causé assez longtemps de tout ce qui vous concerne. Il m'a dit que Renouard d'après sa brochure, et M. Petit-Radel d'après sa traduction, avaient été questionnés, comme moi d'après mon article ; que 27 exemplaires de la traduction avaient été arrêtés à Florence ; que des ordres avaient été envoyés à Rome pour saisir le grec. Ce qui a mécontenté ici l’autorité, c’est le refus que vous avez fait de donner à la bibliothèque de Florence une copie du fragment.4
Ma lettre arrivera-t-elle à temps ? Vos exemplaires sont-ils en sûreté? Il me tarde d'avoir de vos nouvelles. [έρρωσο5

Boissonade

Vous rembourserez le port à votre banquier. Je n’ai pas voulu mettre votre nom sur l’adresse, de peur que ma lettre ne restât à Paris.6


[1] Petit-Radel, Philippe (1749-1815) : Médecin et chirurgien. Frère de l'archéologue et de l'architecte. Après d’excellentes études grecques et latines, il entreprend des études au Val de Grâce dont il sort docteur en 1781. Il part trois ans à Surate (Inde) ; en 1792, il assure les volumes de chirurgie de l'Encyclopédie méthodique avec Daniel de La Roche. Installé quelque temps à Bordeaux puis dans l'Ile Bourbon, il passe cinq ans en Amérique. Il rentre en France en 1797-1798 comme médecin à Reims puis professeur à l'École de médecine de Paris, où il occupe la chaire de chirurgie. En 1807, il habite 10 rue des Fossés M. le prince. Il défendit adroitement la réputation de Courier auprès du ministre Montalivet.  Note1
[2] Cette phrase ne figure pas dans l’édition Sautelet ni dans les suivantes.  Note2
[3] Sautelet donne de cette phrase cette formulation différente : « j'ai été moi-même chercher à son bureau un des chefs de la direction de la librairie qui s'était plusieurs fois présenté chez moi sans me trouver. »  Note3
[4] Même remarque que pour notre note 1 ci-dessus.  Note4
[5] Formule qui terminait les traités médicaux de la Grèce antique, que l’on peut traduire par : « Porte-toi bien. »  Note5
[6] Ces dernières phrases ne figurent pas dans l’édition Sautelet.  Note6

trait

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